Conclusion 1/5 : la fondation juridique de l'État par le contrat social

Modifié par Estelledurand

Quand il se définit lui même par les catégories juridiques de souveraineté et de personne morale, l'État, dont l'autorité jusqu'ici existait de fait, sous quelque forme que ce soit, royaume, cité ou empire, s'institue désormais comme État en droit. Le fondement d'un tel État est le salut terrestre, historique, d'une multitude d'individus, assemblés en un peuple, et qui veulent ensemble sortir d'un état de nature, un état de l'humanité où les individus sont abandonnés à leurs propres forces.

Il s'agit d'un salut terrestre, et non religieux : l'État se définit comme souverain pour cette raison, pour n'être subordonné dans son autorité à aucune Église, à aucune autorité religieuse ou autre opinion qui revendiquerait l'autorité suprême sur terre. Il s'agit d'un salut historique : la notion d'état de nature est juridique, en droit, mais elle s'applique de fait à des peuples ou nations livrés au chaos et à la violence, qui veulent se perpétuer par la personne morale immortelle de l'État.

Pour cela, il faut que les individus de cette multitude consentent à s'unir sous l'idée juridique d'un pacte fondateur de la société, appelé contrat social : c'est l'idée contractualiste. La condition pour entrer dans une association désormais fondatrice de toute loi, de toute légitimité juridique, et qui protège les individus par la puissance publique et l'autorité de la loi, est donc que les individus aliènent à l'État l'autorité de leur droit naturel. C'est la thèse du jusnaturalisme (droit naturel).

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
Télécharger le manuel : https://forge.apps.education.fr/drane-ile-de-france/les-manuels-libres/philosophie-terminale ou directement le fichier ZIP
Sous réserve des droits de propriété intellectuelle de tiers, les contenus de ce site sont proposés dans le cadre du droit Français sous licence CC BY-NC-SA 4.0